« Basses Branches » WithoutArt Galerie, STRASBOURG, 2020

Installation et sculptures.

88 formes posées au sol dansent autour d’un axe central sous la forme d’un énorme tronc, exceptionnel cerisier spiralé découvert dans une forêt sous le petit Ballon en Alsace. Essence : Marronnier, Noyer Noir, Tilleul, Poirier, Clair, Moabi (Gabon), Palissandre Rio, Noyer Noir, Palissandre Chine, Acacia, Vieux Chêne du Rhin, 6 Flaques (Aluminium) 6 Charme d’Europe taillés, 10 Bûches (Corée, Californie…..) 6 formes en Thuyas.

https://vimeo.com/489783188

L’axe vertical du tronc spiralé d’un énorme et vieux cerisier s’impose au regard dès le passage de la porte. Il donne à l’ensemble de la composition sa dimension spatiale, son étendue. Des formes sculptées posées au sol certaines figuratives d’autres géométriques forment une couronne autour de l’arbre.

Les plus petites 53, de mains formées dans une grande diversité de bois des nuances très claires (le poirier ou le tilleul) à très foncées (moabi, palissandres, noyer noir, acacia, vieux chêne local de 1000 ans) taillées à divers degrés de formation, certaines très bien sculptées d’autres à peine esquissées. Les tailles moyennes, des fragments de bois brut, 9 bûches récoltées sur les sites ayant marqués mon parcours artistique ces dernières années : Pasadena, Los Angeles (Californie) Busan (Corée du Sud), Sao Paulo, Rio de Janeiro, Brésil, une poutre en thuya posée verticalement et un cercle évoquent l’architecture, construction humaine. A l’arrière au sol une masse recouverte d’une coulure d’aluminium extrêmement brillante semble tombée du ciel.

L’axe, le tronc s’élève comme une puissance flamme spiralée malgré son grand âge. On dirait une Victoire de Samothrace ou le flamboyant manteau du Balzac de Rodin enveloppant les chairs vibrantes de ce vieux scénécent. Sa partie basse recouverte de mousses vertes, de petites champignons de lierres abrite les insectes visibles ou invisible. Tant de vies dans la mort, image-fantôme d’un lieu « incertain », de la vie, de la mort, de l’entre deux ?

Ce tronc emprunté à un ancien jardin en lisière de la montagne vosgienne  joue un rôle extrêmement important comme maillon essentiel de l’écosystème, phase de recyclage de la matière organique de notre environnement, il contribue à la croissance de nouvelles pousses aidées en cela par tous les très nombreux insectes qui l’habitent.

A quelle sorte de rituel ces objets ont-ils servis là posés au sol. Les mains évoquent sans équivoque la présence humaine, un ressemblement, une cérémonie. Les mains  sont disposées de part et d’autre du centenaire, forme circulaire comme une représentation du passage du temps. A l’arrière les deux sens se rejoignent autour de la flaque éclatante de lumière. Est ce la présence de Mercure, l’arrêt du temps ou un entredeux temporalités, une attente.

La main en tant que motif joue un rôle essen­tiel, est l’ins­tru­ment du lan­gage sym­bo­li­que.

Certains gestes de la main sont des gestes arché­ty­paux com­muns à toutes les cultu­res tels ceux codi­fiés dans le bouddhisme : la paume de la main droite en avant, doigts levés et joints visible dans l’installation est  appe­lés un « mudra », terme sans­krit d’ori­gine védi­que. La mudra signifie l’absence de crainte ou encore de pro­tec­tion, de bien­veillance ou de paix. Cette mudra pourrait émaner du geste natu­rel expri­mant une bonne inten­tion envers autrui : la main levée et sans arme mon­trant une atti­tude pacifique. Dominique Kippelen 2020