2006 « Comme des marcheurs qui construisent le sol à mesure qu’ils avancent », Beyrouth, Liban.

Installation vidéo Lieu : « Le Hangar » Umam Com&Research, Haret Hreik, ©Dominique Kippelen – photos : domk. et Houssan Mchaiemch.

Au centre de l’espace intérieur, la construction d’une cimaise de bois offre ses deux faces, l’une pour la projection de séquences vidéo, l’autre, le point de départ de l’installation. De longs câbles électriques sortent du mur. Une nappe se répand pour s’étendre sur le sol et laisse apparaître une kyrielle d’ampoules électriques. Cette face fonctionne comme la page ouverte d’un annuaire sur laquelle est inscrit le nom des éleveurs d’oiseaux de Beyrouth et ses différents quartiers. La puissance lumineuse des ampoules vacille aux rythmes des éclats sonores de la vidéo. Trois petites séquences vidéo tournent en boucle. « The sky is blue » : 3″44′. Presque imperceptibles sur l’immensité bleue apparaissent puis disparaissent des points. De la taille de un ou deux pixels, ils se déplacent à des rythmes toujours changeants [jusqu’à provoquer dans leur circulation une folle frénésie chaotique]. Accélérations et lenteurs se succèdent. Le bleu apporte un effet d’apesanteur soudain rompu par les éclats sonores qui perforent l’espace. « Frights » : 2″08′ : un vol d’oiseaux filmé en gros plan, une sorte de ballet aérien qui s’emballe petit à petit. Le montage crée une situation répétitive. Battements après battements en un rythme sonore frénétique, un son très tactile s’impose. Cela pour souligner une situation de folie schizophrénique [contexte sociopolitique] qui semble ne jamais vouloir s’interrompre. Arabesques : 2″38′. Les oiseaux passent et repassent en vagues successives, dessinent des arabesques autour du soleil en spirales rapides. L’aspect répétitif des images donne une sensation de vertige, et l’idée d’une machine qui s’emballe comme dans « Fright ».